Randonnée cheval qui dort
L’approche du jeune cheval

Bob Avila, célèbre et multiple AQHA world Champion californien, disait un jour : « pensez un instant à votre professeur d’école préféré quand vous étiez au collège…Dans votre classe, il parlait aux élèves et les félicitait ou les secouait à titre individuel, right ? c’est ainsi que font les bons profs !
Eh bien, c’est ainsi que font aussi les bons entraîneurs avec leurs élèves équins ! comme les collégiens, pas même deux chevaux sont semblables. Chaque cheval a sa perception de l’extérieur différente, sa propre puissance dans l’énergie, sa propre tolérance et résistance à la pression. Avec certains, vous pouvez demander « de suite », avec d’autres, c’est impossible. Certains vous donnent d’emblée tout ce qu’ils ont, d’autres avec une extrême parcimonie ! »

Ainsi, la première qualité d’un entraîneur est d’abord d’apprendre le plus possible sur le caractère de chaque cheval avec lequel il travaille, d’analyser ses points forts et points faibles, et ceci dans le but d’optimiser au maximum son potentiel et de minimiser au maximum les sources de conflit.  » that will make learning fun for him, and teaching fun for you « 

  1. déterminer son capital-énergie

Un cheval qui « monte en pression à la vue de la selle » risque fort de compromettre un travail dans la sérénité et de créer une mémoire de douleur dans l’apprentissage…aussi, il est essentiel de « lire » cette énergie avant de commencer le travail en selle, plus précisément s’il commence l’apprentissage ou n’a pas travaillé sur une longue période.
Le détendre à la longe ou dans un round-pen est indispensable . Combien de temps mettra-t-il à se défouler et à s’arrêter de lui-même pour venir vers l’entraîneur ? Si ce n’est que l’espace de quelques minutes, ce ne sera vraisemblablement qu’un cheval à énergie moyenne et qui nécessitera moins de temps pour le mettre aux « boutons » qu’un cheval à haute énergie !
Cette habitude à observer ce trait de caractère est important pour la suite de son apprentissage. Pas besoin de sur-travailler un cheval tranquille, comme il est nécessaire de demander beaucoup plus à un cheval « high-energy ». En conclusion, ne pas faire attention au cheval dans ces moments-là ( dans le style le téléphone portable englué dans les oreilles ) ne peut amener au cheval et à la personne que de la frustration !

  1. déterminer sa tolérance à la pression

On a tous vu un jour un petit enfant assis par terre, les bras croisés, et qui disait : « non, pas question ! je n’irai pas à l’école ! ».
Voilà exactement ce qu’un cheval peut penser dans sa tête lorsqu’on lui demande un travail trop dur physiquement ou mentalement, ou parfois pas assez. Alors, le cheval commence à se créer ce que j’appelle « des défenses artificielles », une stratégie de résistance ou de « act out ». Combien de cavaliers sont à ce jour démunis par l’attitude de leur cheval par cette méconnaissance de communication…Il est du devoir de l’entraîneur de déceler ces problèmes avant que le cheval ne l’ait intégré dans ses habitudes de fonctionnement.
Son mental est-il perturbé ? le regard toujours dispersé à droite et à gauche, la position de la tête brusquement « head-up », l’œil un peu révulsé…vite revenir en arrière sur le programme de travail, ajuster un timing d’entraînement beaucoup plus « soft », avec quelques petites choses nouvelles chaque jour ..le laisser réfléchir…
Peut-être saturé ? trop souvent, le programme de training manque d’imagination, toujours très répétitif, même si le cheval fait bien , on répète inlassablement les mêmes choses. Je ne pense pas que cela soit très bon pour le mental du cheval. Aussi , dans l’équitation western, avec des sorties demi-journées en extérieur dès le deuxième mois et un peu d’approche du bétail, ces nouvelles sensations ne leur sont que profitables !

  1. donner de la « matière » au travail et ne pas oublier de récompenser

Ne pas faire de l’équitation pour montrer que l’on monte à cheval, mais savoir faire un programme d’entraînement avec une finalité dans l’exercice, et un vrai objectif de progression, ne serait-ce que minime, et surtout ne pas trop demander inutilement ;
Je suis toujours étonné quand je vois la conduite de certains cavaliers dans des « warm-up » de concours. Des heures durant, des fois jusqu’à trois heures du matin, les chevaux galopent ,,,Font-ils la même chose chez eux ? j’en doute. Allez voir un « warm-up » aux championnats du monde AQHA, vous serez surpris de la détente très « soft » : les chevaux sont prêts ! pourquoi vouloir leur demander autant, juste avant le show ? peut-être pour se rassurer, mais je suis certain que la carrière et la performance du cheval sont rudement compromises par ces excès.
Quoique l’on fasse comme exercice, il faut le demander correctement et fermement et si le cheval répond correctement, de suite il faut récompenser en cédant toute pression. C’est la seule manière pour le cheval de comprendre ce que vous lui demandez et de le mémoriser dans un sens agréable.

  1. le laisser devenir « cheval »

Trop de chevaux sont confinés dans des boxes sans vue extérieure, ou des paddocks étroits , et ce à l’année.
Pour le mental du cheval, il me paraît important, dans la mesure du possible, de leur proposer des endroits suffisamment ouverts afin qu’ils puissent s’exprimer dans une vie de vrai cheval…

  1. respecter ses affinités

Chaque cheval a son propre caractère.
En fonction de la personnalité du cavalier, un cheval peut plus ou moins bien exécuter un exercice, quelquefois même être complètement à l’envers.
Quand il ya problème d’affinité, il ne faut pas blâmer le cheval. Il faut accepter le fait que le « feeling »,çà ne s’explique pas . C’est comme un couple…

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